La construction en terre crue, tel était le sujet de la table-ronde internationale qui s’est tenue mercredi 23 et jeudi 24 octobre dernier à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier. Sandrine Ruefly et Carole Stadnicki du Service inventaire du Pays Midi-Quercy ont présenté le résultat de leurs recherches à la communauté scientifique, réunie cette année autour des approches sociales, économiques et historiques de la construction en terre.
Les 5e « échanges transdisciplinaires » ont pour ambition de décloisonner les spécialités en réunissant à la fois des architectes, archéologues, historiens, ethnologues, constructeurs, lexicologues, etc. de tous les horizons. Ainsi, les périodes et les aires géographiques concernées sont le Néolithique du Proche-Orient, les époques antique, médiévale, moderne et contemporaine en Europe ainsi que sur les continents américain et africain. En plus des 27 communications et des 6 posters présentés, ce colloque accorde une grande importance aux débats pour un véritable partage des savoirs.
La communication du Pays Midi-Quercy a porté sur la place de la brique crue au XIXe siècle dans la société quercynoise. Cette technique s’est imposée comme une solution locale adaptée à la demande croissante en logements et à la modernisation des fermes. L’analyse de documents d’archives privées et de photographies ont permis de mieux comprendre qui fabrique les briques crues, quand, comment, avec quelle aide et pour quel commanditaire ? Le poster, lui, présentait la découverte exceptionnelle dans le bourg de Montricoux d’une peinture murale d’une grande qualité d’exécution, représentant une fileuse, dans une maison de taille modeste en pan de bois et torchis. Cette peinture interroge le mode d’habiter de ces maisons édifiées à la fin du Moyen Âge et la récurrence de ce type de décor à cette époque. Ces 5e échanges, comme les quatre rencontres précédentes (2001, 2005, 2008, 2016) seront publiés aux Editions de l’Espérou en 2021.